Chroniques d'eau, d'araignées et de mots.



Pestacle. Plic Ploc. Du Cirque Plume.

Aller voir Plic Ploc, c'était mon cadeau de Noël, et comme cadeau, il n'y a pas beaucoup mieux. Pour ceux qui ne connaissent pas le cirque plume, c'est du cirque moderne, c'est-à-dire sans animaux et sans monsieur loyal, plutôt basé sur de l'acrobatie, du jonglage, du jeu d'acteurs, et dans ce cas précis, beaucoup de musique et de poésie. Le cirque Plume n'en est pas à son coup d'essai et c'est un spectacle et une troupe bien rodés, deux heures de bonheur. Plic Ploc, c'est l'histoire d'une fuite. Ca goutte sur scène. De la vraie eau, qui en fout partout sur scène (ce qui, déjà, est une bien belle idée), et avec laquelle vont composer tout un as de numéros. De vrais moments de cirque, acrobaties, etc., mais surtout, et c'est finalement ça qui moi me plait vraiment, des jeux avec l'eau, des textes, de la musique aquatique, des reflets qui deviennent de la pure poésie... Et tout ça avec une musique parfaite et composée pour le pestacle. C'est très beau, drôle souvent, et ça rends gentil. J'ajouterais une mention spéciale aux petits textes servant parfois d'interlude qui m'ont particulièrement plu. C'est donc un spectacle à voir, en vrai si possible, parce que justement c'est du spectacle vivant. je vous mets au défi de pas être émerveillés et morts de rire au moins une fois dans le spectacle. Si vous pouvez pas les voir en vrai, regardez les vidéos du site, c'est mieux que rien : http://www.cirqueplume.com/


Lu. Anansi Boys. De Neil Gaiman.

Après American Gods, Neil Gaiman est revenu. Bon, je m'étais pas pressé, mais j'avais un peu tort parce que c'est vraiment du bon boulot. Je vais commencer par ma seule critique : le synopsis est très proche de celui d'American Gods, justement, alors il ne vaut mieux pas les lire trop rapprochés. Maintenant, c'est pas la même ambiance, ni la même densité. Anansi Boys, donc, raconte comment un jeune homme va hériter de son père, et découvrir du coup que, même si il le détestait, c'était quelqu'un d'important. Mais c'est une comédie. Et Gaiman maîtrise le coté comique, avec des scènes brillantes et légères, et une narration d'ensemble très rapide, sans longueurs, sans ruptures. C'est vraiment une lecture entraînante et facile, parfois à la limite du roman pour enfants ou du conte, ce qui est plutôt agréable. Et sur le fond, c'est donc une reprise de mythologies américaines, comme le titre le laisse deviner, avec des détours de scénario bien amenés. Si donc, le fantastique contemporain ne vous rebute pas, c'est un vrai bon moment de détente bien mené. Et oui, il existe en français vu que c'est pas si neuf.


Ecouté. Exactement. De Sanseverino.

J'attendais le nouveau Sanseverino avec une certaine impatience, mais aussi des doutes évidents puisque, après avoir beaucoup aimé son premier, le suivant m'avait au contraire laissé largement froid. Et ben, en fait, il est vachement bien. Exactement. C'est tout à fait dans la lignée du premier, avec, de manière tout à fait convaincante, les deux points forts qui me séduisent chez Sanseverino : des textes (parfois fleuves) très très bien construits et riches, et des musiques variées et très denses, souvent d'inspiration tziganes, mais pas que. Et donc, là, tout pareil, beaucoup de guitare qui fait plein de choses prenantes et entraînantes, et des textes qui en plus d'être très chouettes, sont aussi souvent drôles. Des mots partout, contrairement à ce que la première chanson prétend, mais je ne m'en plaindrais pas. Pour les fans du premier donc, sans hésitation.


Lu. Eloge des femmes mûres. De Stephen Vizinczey.

Eloge des femmes mûres a beau être un récent succès international, c'est aussi un vrai moment de finesse et de plaisir. André, le narrateur, nous conte, à partir de son enfance de maquereau pendant la seconde guerre mondiale, sa découverte puis ses relations avec les femmes. Comme l'indique le titre, il s'agit de femmes plus agrées que lui plus souvent que l'inverse, et c'est une particularité qu'il défend avec humour mais aussi avec finesse et conviction. Sur l'ensemble de ce roman, il dresse un portrait des relations entre hommes et femmes plein d'espoir, mais aussi de sagesse qui donnerait envie de conseiller ce livre dans les collèges et lycée. L'écriture en étant en plus agréable et convaincante, ça marcherait sans doute. Mais même pour les plus agés, c'est plein de bonnes choses, et de plus de profondeur que je n'aurais cru. En ce sens, les points communs avec Kundera me semblent aller au. delà de contingences géographiques Donc oui, ça mérite bien son succès, et d'y jeter un oeil.


Vu. Clerks II. De Kevin Smith.

Autant le dire tout de suite, Clerks est un de mes films culte. Autant le dire aussi tout de suite, aucune chance qu'il en soit de même avec Clerks II. De fait, c'est une vraie déception. A la base, on reprend les mêmes, Dante, Randall, Jay et Silent Bob, mais le quick stop a brulé, donc tout le monde se retrouve à bosser ou s'appuyer contre, un Moobys (genre McDo mais avec une vache comme logo), dont la propriétaire est métisse et drôlement jolie. Dante doit se marier et la thématique est donc : grandir en partant avec elle en Floride, ou pas. Mais bon, sur cette base potentiellement exploitable, il ne se passe pas grand chose. Alternent les moments de scénario sans grand intérêt (et encore, j'aime bien les personnages au départ) et les passages lourds censés retrouver l'esprit frondeur et décalé de Clerks I. Sauf que non. Les deux tombent à plat et la sauce ne prends pas. Sans doute parce que le rythme très soutenu du premier sauvait beaucoup de choses, sans doute aussi parce que très franchement, les dialogues vont pas loin, et ne couvrent pas l'absence d'idées décalées qui faisait la richesse de l'original. Bref, le seul truc qui tient à peu près la route, c'est la bande originale, qui encore une fois regroupe des chansons plutôt sympa. Au final, même à télécharger, c'est pas tellement la peine (l'affiche que je vous ai mis est encore le mieux du film).