Chroniques potteresques, victoriennes et nues.


Lu. Harry Potter and the Deathly Hallows. De J.K. Rowlings.

Voui, j'avoue, comme tout bon fan de base, je suis allé l'acheter à minuit le jour de sa sortie et je l'ai fini dans le week-end. Non que je trouve que ce soit le meilleur livre du monde (loooiiiiiin de là) mais je voulais pas me faire gâcher le suspense et le coté évènement m'amusait. Bref, je vais essayer d'en dire deux mots sans rien révéler d'important, mais maintenant je vais quand même un peu parler de ce qu'il y a dedans alors vous pouvez passer si vous voulez garder le plein suspense. Pour commencer, disons que c'est rythmé (pas comme les deux précédents), très bon point, et que ça boucle l'ensemble. Maintenant, ça boucle avec le même niveau d'intrigue que l'ensemble de la série, c'est-à-dire que ça se tient, mais qu'on est loin d'un scénario super malin où tout se boucle parfaitement sans qu'on l'ait vu venir. Non, c'est bouclé, sans surprise majeure, mais sans trou de scénario majeur non plus (y a quand même quelques détails qui me laissent sur ma fin mais rien de grave). Et, oui, ça finit vraiment, maintenant (détournez les yeux si vous ne voulez aucun sous-entendu nuisible à vos surprises de lecture), c'est quand même une fin bien plus gentille que celle que j'espérais. Et l'épilogue est à mon sens inutile, voire dommage. Alors, oui, ça pas mal de petites critiques, mais l'important, c'est que malgré tout ça, ça avance bien, on retrouve tout ce qui rends la série attachante et ça chôme pas. Du coup, ben, c'est un bouquin très plaisant et qui fait son boulot et ma principale critique se résume au fait que j'aurais aimé que ça se hisse aux niveaux d'auteurs techniquement et stylistiquement meilleur, ce qui est une critique un peu injuste, je vous l'accorde. Donc si vous aimiez le reste de la série, c'est tout bon.


Lu. Les bas-fonds de Londres. De Kellow Chesney.

Une fois n'est pas coutume, je me suis laissé tenter par un livre d'histoire. Pas d'histoire avec des suites de dates, d'histoire avec comment les gens vivaient. Intitulé à l'origine The Victorian Underworld, l'ouvrage détaille l'environnement, les modes de vie et les différents activités de la pègre pendant le règne de Victoria, et plus spécifiquement au milieu du XIXème. Procédant par types d'activités illégales, on entre progressivement dans le sujet, en commençant par la périphérie, les ouvriers saisonniers et les vendeurs itinérants, pour finir dans le vol et la prostitution, en étant passé par la mendicité et les détournements de charité. J'y ai découvert la dureté de la vie dans la société victorienne (pour les défavorisés s'entend), bien pire que ce que je pensais, mais aussi plein de choses amusantes et inédites. Tout cela étant replacé dans la cadre culturel et politique de l'époque, c'est non seulement instructif mais vraiment passionnant. Un petit bémol du à la traduction sans doute : la ponctuation est très aléatoire, suffisamment pour que ça ne passe pas toujours inaperçu même si vous n'êtes pas un maniaque complet. Mais sinon, une très bonne lecture. Je signale accessoirement qu'il s'agit d'une nouvelle collection dont le parti pris et les premières sélections me semblent extrêmement prometteuses (Collection Texto, chez Tallardier).


Lu. La trilogie Steampunk. De Paul Di Filippo.

Un recueil de trois nouvelles inventives, enlevées et drôles dans une thématique globalement steampunk, mais pas toujours très nettement. D'abord, c'est très bien écrit, c'est vivant et plein des maniérismes liés aux époques auxquelles on se situe, ainsi que de personnages amusants et attachants (parfois par envie de les baffer, mais il n'empèche). Ensuite, les thématiques des trois nouvelles m'ont plu : la première dans un cadre purement victorien avec une histoire de femme triton irrésistible est très drôle et pleine d'idées idiotes. La seconde, peut-être un peu longue, reprends les thèmes ctulhiens dans l'amérique du XIXème, avec beaucoup d'humour, une dominante scientifique (et raciste, ce qui fait un personnage principal détestable mais splendide) et sans se prendre au sérieux du tout fait passer un très bon moment. La dernière, dans un style moins burlesque et plus poétique, reste à mon sens amusante et tourne autour de l'exploration des royaumes des morts. Bref, tout celà est bel et bon, et drôle et je regrette que l'auteur ne soit pas plus publié en france, parce que ça mériterait.


Lu. Le Festin Nu. De William Burroughs.

C'est toujours difficile de donner son avis sur un livre culte, et particulièrement sur celui-ci. Le Festin Nu est un livre sur la drogue, dure, permanente, et sur la perte de repères, le monde et les perceptions qui se délitent, le monde qu'on voit et qu'on comprends tout autrement. Et le style narratif est tout à fait en cohérence avec le contenu, ce qui fait que c'est incohérent, ou plus exactement suffisamment décousu pour que le rapport entre les différents chapitres soit insaisissable. C'est un voyage donc, à travers une série de scènes, de rencontres et de théories, dont les liens sont au mieux lointain. Maintenant, si cet aspect ne vous arrête pas, et il y a quand même un peu de quoi parfois, c'est superbement écrit, souvent drôle et souvent captivant. C'est en tout cas impressionnant en termes de plongée dans d'autres manières de pensée, dans un monde fou et flou. Je ne cacherais pas que j'ai du me forcer un peu pour rester dedans mais je ne suis pas déçu du tout. C'est dur à aborder et troublant, mais également intense et dépaysant.


Joué. Crash Pilot. De Reinhard Staupe.

Crash Pilot est un petit jeu amigo que je n'avais absolument jamais remarqué mais qui se trouvait être en soldes. A la lecture des règles, je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose et j'ai donc testé. En conclusion : oui, il y a quelque chose. Il y a en fait un très bon petit jeu dans la famille des Set, Pippo, Bongo et autres jeux de reconnaissance visuelle. Il s'agit de placer des cartes sur des piles. Chaque carte compte un symbole (parmi huit) et une couleur (itou). On a le droit de jouer une carte sur une pile où ni sa couleur ni son symbole ne sont présents. Le plus rapide annonce, si il se goure, il prends un jeton crash (à trois, c'est mort), sinon, il se débarrasse d'une de ses cartes. Quand on a plus de cartes, on que tout les autres sont morts, c'est gagné. Outre une présentation astucieuse (malgré un visuel bateau, enfin, avion en fait), c'est un jeu qui fonctionne très bien (pour ceux qui supportent ce genre de mécanismes) et qui encourage la rapidité aveugle, voire les manoeuvres sournoises (comme il me fut démontré avec brio lors de mes premières parties). Bref, une très bonne découverte.


Joué. Pickomino. De Reiner Knizia.

Dans la série des petits jeux avec des poules, Pickomino est un petit jeu de dés astucieux et familial. Il s'agit de prise de risques, dans un style très proche du jeu des 5000, jeu des cochons et autres Cosmic Wimpout. Pas de surprises donc du coté mécaniques, ça tourne sans problème, c'est agréable et toujours challenge. Le matériel est joli, de bonne qualité et orné de petits vers tout à fait dans la lignée de la série (faute de goût et autres poules endimanchées). Bref, pickomino, c'est rigolo, c'est joli, c'est vraiment un jeu que vous pouvez acheter les yeux fermés pour jouer en famille, en jeu d'apéro et tout ce genre de choses.