Chroniques d'après le jour de la bête.
Lu. Biographie de la faim. D'Amélie Nothomb.
Amélie Nothomb retourne, une fois de plus, à son filon
préféré : l'autobiographie de son enfance. C'est
un thème qui à mon sens lui réussit, même si
certains de ces romans sont assez inégaux. Ici, il s'agit de la
fin de sa période japonaise, suivie de la Chine puis de New
York, mais avec une thmatque centrale qui est celle de la faim. On
retrouve par moments l'humour et la finesse de Métaphysique des
Tubes, qui est à mon gout son meilleur. Mais pas toujours, ou
alors c'est que la répétition finit par me gacher ce
plaisir et ce style spécifique. C'est très possible. Ca
n'empèche pas que ce soit bon, même très bon,
simplement il n'y a plus l'émerveillement qu'il y avait face
à Métaphysique des Tubes et ses grandes envolées
mystiques. Maintenant, je me lasse peut-être plus vite que la
moyenne de ce genre de choses, donc je conseillerais tout de même
à ceux qui aiment Nothomb d'essayer, il est dans les bons, et si
en plus la thématique vous parle particulièrement,
ça devrait bien marcher.
Lu. Judas Unchained. De Peter Hamilton.
Peter Hamilton est particulièrement fort dans les grandes sagas
spatiales. Après Reality Dysfunction, celle-ci est en deux
(gros, genre 1300 pages) volumes, le premier étant paru il y a
maintenant quelques temps sous le titre Pandora's Star
(récemment traduit d'ailleurs). Je peux dire une chose : j'ai
pas été déçu. C'est grand, plein de
personnages droles et même parfois touchants (avec, pour les
spécialistes, encore un retour de travers haremesques), avec
plein de technologies, des aliens, des conspirations, des trucs de plus
en plus gros, des très méchants, des IAs, etc. En fait,
je vois pas ce qu'il aurait pu rajouter. Mais ça marche, et
c'est là qu'il est bon. Quelques surprises même, sans que
ce soit le coeur du machin, du vrai suspense, et pas tellement de
longueurs finalement (encore que ça dépende vachement de
votr attachement à un personnage spécifique). Bref, il
n'est pas tellement utile de dévoiler la menace galactique ni
les multiples factions en conflit, mais si vous avez envie d'une grande
et bonne saga galactique, c'est une bonne affaire.
Lu. Le coup du Lapin. D'Andy Riley.
En anglais, ça s'appelle Bunny Suicides, ce qui est un poil plus
explicite. C'est un recueil de dessins, excessivement idiots, mettant
en scène des lapins, à l'air crétin, se suicidant
par des biais tous plus absurdes et inattendus les uns que les autres.
Il y a donc des suicides à l'aide de : disque d'Abba, Darth
Vader, Passoire et boule de bowling, Aliens, Stalagtites, et j'en
passe. Ca me fait beaucoup beaucoup rigoler, mais ce n'est apparemment
pas le cas de tout le monde. Je vois deux raisons à celà
: tout d'abord, c'est passablement absurde, mais là j'assume
complètement, ensuite, ça peut être perçu
comme un peu morbide, parce que ça a beau être des lapins,
quand même... Mais n'empèche, si ces deux aspects ne vous
rebutent pas, ben, c'est vachement rigolo et c'est vraiment unique,
dans la série des idées vraiment n'importe quoi. Vivement
que le second tome soit traduit en français... bien que, comme
c'est totalement dépourvu de paroles, c'est uniquement pour des
raisons de facilité d'approvisionnement.
Joué. Dancing Dragons. De Tom Wham.
Dancing Dragons est un petit jeu américain confidentiel qui
reprends un principe classique (aussi appelé Kems) et au sujet
duquel on se dit que c'est quand même un peu très cher
pour juste une série de cartes de qualité assez
médiocre. Bon, les dessins de dragons qui les ornent sont
suffisament idiotes pour imposer d'entrée une certaine bonne
humeur donc ça rattrape un peu. Mais ce qui rattrape vraiment,
c'est le jeu, ultra simple mais finalement pas évident du tout
et très drole (pour quasiment tous les ages, en plus, je le
signale parce que c'est assez rare). Il s'agit d'un jeu
d'échange simple où on échange avec les cartes
défaussées au milieu pour essayer de reconstituer un
dragon complet (avec ou sans joker selon comment on est ambitieux).
Mais toute la finesse vien du fait qu'un dragon ne compte que s'il est
annoncé par votre partenaire. Il s'agit donc de faire des signes
idiots et discret pour que votre partenaire annonce, et ce sans se
faire repérer par vos adversaires qui sinon engrangent les
points à votre place. Donc en résumé, il faut :
regarder les cartes pour faire un dragon, signaler discrètement
à votre partenaire, regarer votre partenaire pour voir ce qu'il
vous signale et surveiller vos adversaires pour voir si ils seraient
pas en train de signaler. Et c'est bien plus dur qu'il n'y parait. Et
très drole. Un excellent tout petit jeu pour n'importe quand
avec n'importe qui, sauf que, attention, il faut être un nombre
pair de joueurs.
Vu. X-Men III. De Brett Ratner.
Le troisième, et dernier, volet de cette trilogie, clot
l'ensemble dans un joyeux fouillis, autant qu'il est possible de clore
une série marvel. Attention, je vais faire quelques
sous-entendus qui, sans raconter le film, pourraient géner les
puristes qui ne l'ont pas encore vu. Bon, disons-le tout de suite,
c'est un film où il se passe des choses, plein de choses, et
où on voit plein de mutants, plein, avec plein de nouveaux
pouvoirs, plus des anciens aussi, mais plein. Alors c'est assez
sympathique dans un premier temps parce qu'il ne manque rien de tout ce
qu'on aurait pu imaginer y mettre après les deux
précédents. Mais a a un vrai incovénient, qui est
que tout est traité de manière drolement rapide.
Même les trames centrales, c'est-à-dire le scénario
de fond et les personnages stars, sont parfois complètment
expédiés. Et c'est un peu dommage, parce que certains
avaient le potentiel de faire des choses un peu plus touchantes ou
malines. A coté de ça, la quantité compense,
notamment la quantité de catastrophes horribles et
définitives qui arrivent aux personnages principaux. Pendant un
moment, on se demande même si, à ce rythme-là,
ça va pas être le dernier des derniers des X-men. Et en
fait, non, hein, c'est du marvel, on sait bien que tous les retours,
même les plus aberrants, sont possibles. Maintenant, ils ne se
font pas pendant le film, certains sont simplement sous-entendus sur la
fin. Du coup, pendant quasiment la durée du film, j'y ai presque
cru, ce qui est bon signe. Une bonne fin de trilogie, donc, mais qui
aurait mérité d'être un peu moins
frénétique et tassée, ou de faire quatre heures,
mais ça aurait été pénible.