Chroniques musicales, droles et métalliques.


Ecouté en concert. Nervous Cabaret et Kabuki Buddha.

Le Ninkasi Kao organise dans sa partie Kafé (bah oui, il faut ce Ki faut) des concerts gratuits, intitative sympathique s'il en est. En première partie, Nervous Cabaret, une groupe Brooklynois étrange mais très accrocheur. C'est assez difficile à décrire comme style : une basse, un trombone, une trompette, une batterie constituée d'un gros tambour (celui des orchestres classiques, en cuivre, avec la pédale pour faire wooing) et d'une cymbale et un guitariste (électrique) chanteur. C'est au total très énergique, tendance hardcore mais avec des instruments plus chauds et variés et une belle voix, cassée et musicale. En première écoute, c'est très engageant, en tout cas à mes oreilles qui supporte que ça fasse parfois beaucoup de bruit. Une personne proche (pour ne pas la nommer) ayant acquis le Cd, je vous en redonnerais sans doute des nouvelles à oreilles reposées. Juste après, Kabuki Buddha, groupe de Sainte Foy-les-lions que j'avais déjà entendu il y a quelques années. Et ils étaient déjà bons, là on les sent vraiment rodés et faciles sur scène, avec même les tenues et les chorégraphies idiotes et permanentes. Il s'agit d'un trio multiforme, qui change d'instruments tout le temps, mais aussi de rythme et de style. A tel point que je trouve ça parfois un peu confus et dur à accrocher. C'est très bien mené et souvent drôle mais sans doute pas assez mélodique et trop frénétique pour mes gouts. Donc en concert, très bien et entrainant, mais plus, je suis pas forcément tenté.


Ecouté. A semblance of normality. De Skyclad.

Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent que je suis fan de longue date de cet obscur groupe de folk-rock anglais. Depuis le précédent album, bouleversement, Skyclad a changé de chanteur (et donc de parolier). Le précédent étant un peu l'âme du groupe, il n'était pas évident que ça passe. Et bien, à ma grande surprise, non seulement ça passe, mais c'est même largement un de leurs meilleurs albums. De fait, les paroles sont un poil moins astucieuses mais elles restent très bien, et le chant est finalement meilleur et plus varié, avec une voix plus chaude qui renforce l'aspect folk et blues. Parce que oui, c'est toujours un aussi gros son, mais avec plus de variété dans l'utilisation, dans les mélodies, et notamment deux très beaux blues-rock entrainants et pêchus. Pour ceux qui ne connaissant pas Skyclad, et pour peu que ni le gros son, ni le coté folkisant ne rebute, ça mérite très largement le détour.


Ecouté. Bien zarbos. De Volo.

Volo, c'est le groupe de Fred (Volovitch, guitariste principal et chanteur des wriggles) et de son frère. On sent bien la filiation avec les wriggles, notamment, ce qui est sans surprise, avec les chanson écrites par Fred. On retrouve l'humour et la sensibilité dont les wriggles font preuve dans leurs chansons les moins n'importe quoi. Mais plus j'écoute, plus je trouve qu'il y a en plus un son, un caractère spécifique qui fait que ça mérite de s'y pencher juste pour Volo, pas comme succédané des Wriggles. Musicalement, c'est un peu plus fourni, avec notamment un travail de basse intéressant et dynamique, et il n'y a qu'un chanteur mais j'aime vraiment sa voix. Les textes vont du vraiment sensible et gentil (et il est vachement content d'avoir un bébé par exemple :) au militant et rigolo (je vous conseille en particulier le MEDEF), et dans les deux cas, c'est du boulot bien fait. Volo, accessoirement, c'est distribué directement sur l'internet du producteur, une initiative qui mérite qu'on en fasse la pub, ce qui est donc chose faite (mais c'est en AAC ce qui n'est pas forcément idéal pour tout le monde mais c'est pas bien grave).


Vu. Some kind of monster.

Some kind of monster, c'est un documentaire commandité par Metallica et racontant leurs tribulations lors de la conception de leur dernier album. Présenté comme ça, je conois que ça ne fasse pas envie à grand monde. Et pourtant, les échos disant que c'est surprenant n'ont pas tort. C'est inattendu, en bien. Là où on aurait pu attendre une glorification du gros métal qui tâche et de gars qui en ont des grosses comme ça, on a au contraire quelque chose de fin et plein de faiblesses sur des gars un peu perdus. De fait,on commence avec le départ du bassiste et la crise qui s'en suit et qui va faire qu'après six mois à s'engueuler, le chanteur part en cure de désintoxication (alccol) et le grouep embauche un psychologue pour leur apprendre à se parler, à se comprendre et à arriver à avoir une relation viable (oui, ça fait vingt ans qu'ils bossent ensemble, mais quand on voit comment ils arrivent pas à se parler au démarrage, ça fait un peu peur). Et les membres du groupe e montrent avec leurs faiblesses, leurs incertitudes, et en deviennent très humains, descendent de leur piédestal. Et c'est touchant, et instructif. Parce qu'ils partent de loin, on dirait au départ des gosses de six ans colériques dans leurs relations entre eux, et ça évolue doucement. Bon, si vous vous en branlez de Métallica, ça vous enchantera sans doute pas, mais sinon, c'est une curiosité qui mérite le détour. En plus, dans le dernier quart d'heure, vous aurez leur nouveau bassiste, qui est un de mes héros (musicalement. C'est le bassiste de Suividal Tendencies et Infectious Grooves), c'est en ce qui me concerne la cerise sur le gateau.


Ecouté. Thierry Julien chante Thierry Julien. De Thierry Julien.

Thierry Julien diffuse sa musique sur internet et a fait faire sa pochette par Goretta, une blogueuse Bdiste que j'aime bien, du coup, je suis allé tester par curiosité. Pour commencer, Thierry Julien a un humour d'un mauvais goût consommé, et entame chaque chanson par un mini-sketch à la con, qui pour un tiers m'ont fait rire, pour un tiers non, et pour un tiers c'est beaucoup et ça choquera sans doute des gens. Après ça, il y a de la musique, sympathique et sans fioritures, mais qui marche bien, et de la chanson dessus. Et là, y a des trucs très bien au milieu d'autres franchement bof. Quelques chansons se distinguent nettement à mes yeux, parce qu'elles arrivent à méler humour débile et vraie poésie, et valent vraiment le détour, mais ce n'est pas, de loin, le cas de tout l'album. Donc il faut faire le tri, ce qui se prête bien à un album diffusé de cette manière-là. Moi, j'aimerais bien avoir un album complet avec que des chansons qui marchent, mais en attendant, je vous laisse faire le tri dans celui-là si vous avez le courage et l'envie.