Chroniques lunaires, réglementaires et capitales

Lu. Luna : New Moon + Luna : Wolf Moon, de Ian McDonald

Chaque fois que je lis Ian McDonald, je me dis que c'est un auteur exceptionnel et trop peu reconnu, et chaque fois j'oublie et je traîne avant de me lancer dans le suivant. J'ai bien tort. Mais je ne sais pas si c'est entièrement ma faute, je pense qu'il subit une sorte de malédiction : des avis dithyrambiques mais assez peu de visibilité sur la longueur. Si ça se trouve, cette série, Luna (c'est sa première série en plusieurs tomes) va changer ça. Parce qu’elle est d'une ampleur et d'une qualité remarquables. C'est un peu son Game of Thrones. En plus tendu, plus compact et mieux construit. Et sur la Lune. Au 22ème siècle. Avec une lune colonisée à des fins industrielles par cinq consortiums familiaux. Chacun issu d'une culture différente, et on retrouve bien le talent de McDonald pour plonger dans des cultures non-occidentales. En particulier, ici, on suit prioritairement les Cortas, anciens cariocas brésiliens. C'est riche et dépaysant. Globalement, le monde est plein à craquer de détails intelligents et pensés dans les moindres détails. Ce qui est réjouissant et très immersif. Scientifiquement, culturellement et politiquement, tout est poussé loin et exploré. Et sur cette base, c'est fondamentalement une histoire politique de guerre entre ces familles. Avec de l'intrigue à foison, et là encore construite et pensée sur la longueur. Et de superbes personnages, mais qui sont, comme dans Game of Thrones, les reflets, outils et victimes de dynamiques sociologiques et non les moteurs héroïques et tout-puissants de l'Histoire. J'aime beaucoup. Ce parti-pris, oui, mais en fait absolument tout ce que propose McDonald dans cette série. Notamment le rythme, qui est rapide, avec une écriture dense et compacte qui ne s'égare jamais dans des digressions inutiles ou des transitions longues. On avance tout le temps et tout est prenant et fort. Ce qui n'a finalement qu'un inconvénient, ça ne se lit pas au kilomètre comme d'autres séries du genre, ça mérite de l'attention et des pauses. Au final, oui, je suis très fan et j'attends impatiemment le mois de Mars pour le prochain tome parce qu'il a beaucoup trop de questions en suspens à la fin du second.


Lu. Organisons-nous, d'Adeline de Lépinay.

Adeline est une collègue (un peu lointaine) des réseaux d'Educ. Pop. avec laquelle je partage un grand nombre de convictions professionnelles et politiques, et dont j'admire le boulot de veille sur son site, que j'estime incontournable : http://www.education-populaire.fr/. Autant dire que je guettais son bouquin et que je l'ai lu dès sa sortie. Et j'en suis très fan. C'est ce qui est annoncé en couverture : une réflexion critique sur l'éducation populaire et sur le community organizing. En croisant les deux, et à partir d'une expérience double et concrète de l'autrice. Qui en fait une lecture à l'aune de sa très large culture d'animatrice et de militante. Pour une partie, c’était très plaisant à lire parce que c'est une mise en mots, claire, efficace et construite de tout un tas de choses dont j'étais déjà conscient et convaincu. Ça fait du bien et ça fait plaisir d'avoir ça comme ressource. Pour le reste, ça a été une découverte et une exploration du community organizing, notamment dans sa version française, avec toutes les questions que ça pose. Et que ça pose notamment à l'éducation populaire. C'est ce croisement que j'ai trouvé le plus riche et qui m'a bien fait réfléchir. Et ce n'est pas fini, car si Adeline le présente comme un point d'étape de ses réflexions, c'est aussi un beau point de départ pour ré-inventer des pratiques, des postures et des outils qui intègrent ces leçons et réflexions critiques. C'est donc un bel ouvrage de réflexion, que je recommande sans hésiter pour se (re) faire une culture d'actualité de l'Educ Pop, pour mettre des mots sur ce qu'il y a à réfléchir et changer et retourner au concret avec un cadre critique solide. 


Lu. Géographie de la domination, de David Harvey

David Harvey est un géographe marxiste qu'on m'avait recommandé (merci Elise) et qui tente de faire une lecture critique de la domination capitaliste par son appropriation de l'espace. Oui, on sent tout de suite que ça va être politique et assez dense scientifiquement. Et c'est vrai, mais j'ai trouvé ça honnêtement lisible (bon, il y a des petits bouts où j’ai peiné, mais je m'attendais à bien pire), et surtout vraiment inattendu et éclairant sur des dimensions que je n'avais pas encore eu l'occasion de penser. On trouve dans cet ouvrage plusieurs textes, et donc plusieurs thèmes (et une intro bien foutue qui remet l'ensemble en contexte). Pour vous donner un aperçu, le premier texte propose une lecture du capitalisme à travers l'idée que certains territoires (terroirs par exemple) permettent une rente de monopole du fait de leur identité spécifique et non-copiable. Ce qui permet de gagner plein de sous et justifie donc des stratégies pour entretenir, voire créer de toutes pièces, ces monopoles. Je résume dans les limites de mes compétences dans le domaine mais j'ai trouvé ça très éclairant. Autre grosse idée : le spatial fix. En gros, c'est en se déplaçant que le capital réussit à sortir de l'ornière d'un développement limité, en créant de nouvelles infrastructures ailleurs destinées à accueillir et faire circuler encore plus vite le capital. Ce qui éclaire des dynamiques géopolitiques et une articulation entre capital dématérialisé et lieux physiques réels. Dans un mouvement, nécessairement, qui sert à éviter au capitalisme le mur qui fait partie de son fonctionnement. Je ne peux pas prétendre saisir tout le propos ni surtout tout ce qu'il implique mais ça m'a ouvert sur d’autres idées et grilles de lecture qui me semblent précieuses. Si vous avez le temps et l'envie de pousser dans ces directions, c'est de la vraie science critique anti-capitaliste.


Lu. The fated sky, de Mary Robinette Kowal.

Vous vous souvenez peut-être que le premier tome (The calculating stars), pourtant prix Hugo, m'avait laissé une impression un peu mitigée. Et ben j’ai bien fait d'enchaîner avec le second, que j'ai trouvé bien plus agréable. On retrouve ce monde uchronique se dirigeant vers une catastrophe climatique suite à une météorite géante et s'étant lancé dans la conquête spatiale dès les années 50 de manière concertée. Ce qui donne une Sf aux références inhabituelles, aux calculs faits à la main et doublés aux cartes perforées. Ce qui est très plaisant, même dix ans plus tard ça reste exotique, et cette fois-ci dans une expédition vers Mars. Mais là aussi, c'est un arrière-plan, bien foutu et riche, mais ce n'est pas le propos ou l'intérêt central du livre. D'autant que c'est traité de manière crédible donc avec une expédition bien préparée et des péripéties flippantes mais qui se jouent à des détails techniques, pas à des moments d'héroïsme abracadabrants ou de grandes révélations mystiques. Non, ce qui fait l'intérêt, et le suspense, et les rebondissements, ce sont les personnages et en particulier leurs prises de conscience des rapports de domination sexistes et racistes et leurs évolutions. Et c'est traité avec beaucoup de finesse et des effets de miroir très bien gérés et illustratifs, en particulier pour la narratrice qui d'un côté prends conscience avec difficulté de ses privilèges de blanche, et de l’autre subit des discriminations sexistes en ne comprenant pas que ça puisse être peu ou pas conscientisé et donc pas volontairement méchant. Et ce sont bien les déclics à ce niveau-là et les changements de relation qui font le scénario et la force de l'ensemble. Et qui font des personnages profonds, complexes et donc touchant-es. Je ne peux pas dire que ça en fasse un incontournable mais ça en fait un très bon roman avec une orientation inhabituelle.


Lu. Sea, sexisme and sun, de Marine Spaak

Un nouveau format Bd de vulgarisation féministe que voilà, et qui m’a assez accroché l’oeil en librairie pour que je l’achète. Enfin, pas exactement l’oeil, en fait, c’était le contenu aperçu. Parce que question dessin, je ne suis pas plus fan que ça. C’est pas désagréable du tout, mais ce n’est pas tellement marquant non plus, avec même un côté un peu girly à la mode dans le style, qu’on retrouve un peu trop souvent de mon point de vue sur des blogs BD de filles (et pas toujours féministes par ailleurs). Après, ça aide sans doute à ce que ça touche un public large parce que visuellement, ça fait gentil et acceptable. Et le fond, me direz-vous ? Ben le fond, je le trouve vraiment bien. Un découpage clair avec des chapitres autonomes (mais c’est quand même mieux en enchaînant) qui traitent chacun d’un sujet spécifique. Et chaque chapitre réussit à aller vraiment dans du décryptage des mécanismes et dans un certain nombre de finesses. Avec un chapitre bien foutu sur la mécanique sexiste, un sur les privilèges aussi, bien posé et pas simplistes. Ce que j’aime vraiment bien et qui fonctionne sans doute très bien pour toute personne déjà un peu convaincu-e qu’il y a là un sujet à traiter et qui a envie de billes pour réfléchir et avancer. C’est sans doute moins adapté en découverte/dénonciation. De ce point de vue, je trouve ça très complémentaire de ce que propose Emma par exemple, qui, elle, est plus dans la dénonciation et le fait d’en faire un sujet, même si les deux se recoupent forcément sur certains aspects. Je le conseille donc tout à fait pour une sorte de niveau 2, ou 1,5, agréable et bien expliqué. Et plutôt sur une note globalement positive et tournée vers l’action. Accessoirement, c’est aussi utilisable sous forme découpée pour de la transmission, en prenant l’un ou l’autre chapitre, et ça, spécifiquement, ça me parle.


Lu. Manuel réglementaire de l'anarchisme, de JM Traimond.

Avec un titre aussi absurde, il y a de quoi être intrigué, non ? Enfn, d'autant plus si on sait que c'est édité par les Ateliers de Création Libertaire et que l'auteur y a publié des titres variés, inattendus et à mes yeux intéressants dont le Japon des mal-rasés et Analyse du Sado- Masochisme. Derrière ce titre se cache une compilation de petits texte (au plus deux pages chacun) qui partent du principe que c'est parfois en racontant des histoires, des anecdotes et des paraboles qu'on fait le mieux passer des idées abstraites et des valeurs. Cette intention et cette conviction, que je partage, sont magnifiquement explicitées et défendues dans une introduction superbe qui est à mes yeux un des meilleurs passages de ce livre (et ce n'est pas souvent le cas, vous avouerez). Les histoires sont variées, souvent drôles, souvent émouvantes, souvent mémorables et presque toujours faciles à reprendre et à transmettre. Ce qui en fait une boîte à outils presque directement exploitable tout autant qu'un plaisir de lecture à butiner, dans l'ordre ou pas selon l'humeur du jour.


Joué. Kapital, un jeu de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, illustré par Etienne Lécroart.

Annoncé comme un jeu de sociologie critique, Kapital se donne comme ambition de mettre en jeu de manière vulgarisée les travaux des Pinçon-Charlot. Et c'est un échec. Parce que si, pour faire des BD, ils font appel à une dessinatrice, pour un jeu, par contre, ils estiment que ce n'est pas une compétence spécifique et qu'ils vont s'en sortir seul-es. Et bien non. Et ça m'irrite un peu. Parce que ça donne une série de cartes qui traduisent par petits morceaux drôles et explicites la sociologie critique, posées sur un jeu de l'oie. Soit le niveau zéro du jeu, du point que passé six ans, ce n'est même pas un jeu. Et là, sur 82 cases. Ce qui fait que la partie jeu est sans intérêt, du tout, et très longue. Et même si les cartes sont bien, as tirer une par tour pour en appliquer les effets, sans choix, ne rattrape pas. C'est donc un mauvais, voire très mauvais, jeu pédagogique avec un très bon contenu. Et c’est tellement dommage. Parce que ça va faire des cadeaux de Noël qui seront au mieux joués use fois et puis baste. Comme ça m'énerve et qu'en plus j'aimerais vraiment comme support de formation, j'ai commencé à bricoler des règles et usages alternatifs pour les cartes, et je veux bien vos idées si vous en avez.


Joué. Feelinks Revelations, de Vincent Bidault.

Après feelings, dont je vous ai causé dans les précédentes chroniques, voici la déclinaison adultes. La mécanique de jeu reste strictement la même : face à une situation, chacun-e choisit parmi les émotions affichées celle qui correspond le mieux à sa réaction puis on essaie de deviner les émotions choisies par les autres. Ce qui fonctionne bien, mais plutôt dans une ambiance discussion et un peu rigolade (de manière variable, j'y reviendrais) mais pas vraiment grosse déconne. Disons que c'est une dynamique de jeu plutôt tranquille. Par rapport à la version enfants/famille, quelques différences : d'une part, le visuel, ce qui est tout à fait bienvenu et plus du tout enfantin (et assez joli de mon point de vue); d'autre part le mode de devinage qui est coopératif et dans lequel on devine pour l'ensemble du groupe (avec une petite astuce de matériel qui met en scène un petit suspense de manière très maline); et enfin, bien sur, les questions. Avec trois questions / situations par carte : une sociale / amicale, une amoureuse et une couple / sexe. Au choix donc. Et, pour mes gouts, c'est un peu plat comme situations. Je veux dire par là que c'est forcément plus intéressant quand les situations sont un minimum inattendues, choquantes, drôles ou déstabilisantes. Et là, en ce qui me concerne : pas tant que ça. Bien sur, ça dépend beaucoup des personnes qui vont jouer et de leur expérience / recul sur certains enjeux, mais à trop viser une moyenne un peu standardisée et des formulations un peu plates, on perds une dimension qui aurait ajouté du sel et de la rigolade. Maintenant, ça reste un jeu qui fonctionne tout à fait bien dans un créneau où il n'y a pas beaucoup de propositions de jeux intéressantes. 


Lu. Contre les gourous de la croissance, entretien avec Jean Gadrey.

Encore un petit volume d'interview de chez Fakir. De la bonne vulgarisation donc. Qui s'attaque au boulot de Jean Gadrey, économiste qui s'attaque lui à ce mythe fondateur de l'économie moderne : la croissance. Et sous forme d'interview, c'est clair, direct, dans un langage accessible par tou-tes. Et sur un rythme qui n'est pas celui d'un essai écrit, ce que je trouve très plaisant aussi. C'est la première partie et elle fonctionne bien. Mais j'ai encore préféré la seconde : une rencontre avec des syndicalistes qui se sont saisis de cette analyse pour la diffuser dans le cadre syndical et modifier leurs priorités et leur stratégie. Et là ça devient vraiment génial, dans ce que ça montre qu'on peut bouger à partir d'une pensée critique et de l'espoir que ça donne de pouvoir diffuser ce genre d'idées dans des milieux militants mais pas intellectuels. C'est un bel exemple, et même une belle démonstration. Vous vous imaginez bien que ça me parle et que je vous le conseille donc, d'autant que c'est très vite lu.


Lu (BD). Happy Sex 2, de Zep.

Oui, parfois Zep fait autre chose que Titeuf (ok, pas si rarement en fait ces derniers temps) et c'est bien ce que je préfère. Voici donc le second tome de Happy Sex, le premier, que j'avais beaucoup aimé, nous ramenant un paquet d'années en arrière. Même format, même principe : des histoires/gag en une planche, sur le thème du sexe et avec donc beaucoup de gens à poil, forcément. Et je trouve le dessin de Zep très adapté, parce que ce sont de vrais corps, pas

des caricatures toutes lisses et fantasmées. Et ils sont souvent beaux, mais pas toujours, mais jamais de cette manière artificielle de ta pub ou du porno. Et variés. Pour ce qui est des histoires, et des blagues, j'ai par contre été un peu déçu. C'est amusant, et gentil, et sympa, mais rarement très drôle. Enfin, il y en a quelques unes qui m'ont vraiment fait rire, mais pas tant que ça au final. Impression positive, au global, mais un peu tiède. Après, c'est peut-être juste que je préfère l'humour un peu plus noir et un peu plus méchant.


Joué. Saint Seiya, Knights of the Zodiac, sur Android 

En voilà un jeu dans lequel je ne me serai jamais lancé si je n'avais pas une nostalgie du dessin animé (oui, à l'époque, oui, il y a trente ans, non, ça ne nous rajeunit pas). Et si je n'étais pas bêtement attaché au thème, ça ne m'aurait pas occupé très longtemps. Non que ce soit mauvais : c’est très beau, très bien réalisé et avec énormément de contenu. Et un système de jeu qui fonctionne bien mais qui n'a rien d'original et qui ne demande vraiment pas beaucoup de réflexion ni d'adresse. Il a par contre le bon goût d'automatiser massivement le farming, ce qui le rends bien plus supportable. Bref, si vous n'êtes pas fan du dessin animé, ce n'est sans doute pas la peine. Si vous l'êtes, bon, c'est plaisant sans être palpitant. Si ce n'est un aspect que j'ai vraiment aimé : revivre tout le scénario et le parcours de tous les personnages de la première série, de manière interactive (mais ça ne marche qu’une seule fois par contre).



Testé. Casque audio Aftershokz Sportz. 

Je vous passe les commentaires sur l'excès de K et de Z dans le nom du machin destinés sans doute à faire jeune, voire disruptif pour vous parler de son usage. Il s’agit donc d'un casque audio qui ne se met ni sur ni dans l'oreille mais posé contre l'articulation de la machoire, devant l'oreille, laissant celle-ci dégagée. Et qui fonctionne donc par conduction osseuse. Ce qui est étonnant, mais qui fonctionne vraiment. L'intérêt est donc d'écouter de la musique (ou autre) tout en entendant ce qui se passe autour. L'inverse d'un casque anti-bruit, donc. Et c'est ce qui m'intéressait, notamment en ville ou dans le métro : ne pas me retrouver sourd et coupé des bruits de circulation, d'interpellation, etc. De ce point de vue là, je trouve ça agréable et pratique. Avec quelques limites cependant. D'une part, le son n'est pas très fort (au max, ça vibre, à éviter), ce qui est cohérent avec l'usage mais parfois un peu frustrant, d’autant que dans un environnement très bruyant ça couvre quasi-totalement la musique. D'autre part la qualité de son est bonne mais faible en basses et surtout très dépendante du bon placement du casque sur l'os. Donc il vaut mieux ne pas manger, boire ou fumer en même temps, ça fait changer le son. Et il ne faut pas trop bouger la tête non plus, en particulier avec le modèle filaire que j'ai (c’est sans doute mieux en bluetooth mais je préfère éviter). Enfin, le casque a une batterie (pas grosse, à la base du fil) donc il faut penser à le recharger. Au final, pour l'usage spécifique que je visais, c'est adapté et pratique (même au-delà de la découverte geek de la nouvelle technologie) mais pas non plus bouleversant. Pas complètement gadget donc, mais complètement dispensable.