Chroniques amicales, animales et chocolatées.


Joué. Asteroyds. De Guillaume Blossier et Frédéric Henry.

Asteroyds est un jeu très original et très réussi, dans la famille assez peu peuplée des jeux de programmation (comme Roborally pour ceux qui ont des références en vieux jeux cultes). Il s'agit donc à chaque tour, dans un temps limité (avec chrono de cuisine fourni, sonnerie électronique crispante incluse), de programmer les déplacements de son vaisseau pour tout le tour. Car, oui, il s'agit de courses de vaisseaux spatiaux. La difficulté vient du fait que le terrain de jeu est empli d'astéroïdes, qui vont se déplacer avant que vous n'appliquiez les déplacements programmés pour votre vaisseau. Ces déplacements se font en fonction des résultats de trois dés, connus avant la programmation. La phase de programmation consiste donc à essayer de prévoir les déplacements des astéroïdes et de prévoir ses zig-zags au milieu d'eux. Et c'est pas si facile parce que souvent, les astéroïdes, ils ont fait des trucs pas prévus et bim, droit dedans. Ce qui est donc très drôle (quand les autres font paf dans les astéroïdes) et plein de suspense (quand c'est à vous de voir si ça va passer). Avantage : on règle la durée du chrono en fonction de l'habitude et de la compétence des joueurs, ce qui laisse une belle marge de progression. Autre avantage : il existe de nombreux modes de jeu, types de courses et options. Pour ne rien vous cacher, je trouve que c'est une vraie belle réussite. Bon, il faut aimer les jeux de programmation dans l'urgence, mais moi je suis fan, et c'est tellement plus drôle, facile à prendre en main et varié que Roborally. Un futur classique, à mon avis, à essayer sans hésiter.


Joué. Fiese Freunde Fette Feten. De Friedemann Friese et Marcel-André Casasola-Merke.

Non, on est pas obligé de retenir le nom entier, on peut dire FFFF. FFFF est donc un jeu de cartes (avec des petits plateaux pour noter certains scores) dans lequel on va simuler la vie de notre personnage, d'abord l'adolescence, puis la vraie vie. Comme Destin, oui, sauf que là, c'est plein d'humour, un humour assez adulte et second degré d'ailleurs, ce qui ne fait que rajouter au plaisir de jeu. Typiquement, les curseurs dont on tient compte sont la cigarette, la drogue, le poids, la maladie, l'alcool, la déprime et l'argent (plus des décomptes de sexe et de relations amicales et amoureuses), avec des activités toutes drôles, parfois décalées mais aux effets logiques (voire réalistes ?). On va donc se disputer diverses possibilités pour construire une vie et remplir des objectifs (là aussi, plus ou moins idiots et amusants, comme fonder une secte, avoir un mariage heureux, être millionnaire, être une loque humaine, un/une obsédé sexuel, etc). Et, au-delà de l'aspect satirique et humoristique du thème et la manière dont il est traité (et illustré, parce que les dessins ajoutent énormément), il y a dans tout ça un vrai jeu, potentiellement tactique et malin. Maintenant, honnêtement, on s'amuse suffisamment à se construire une vie plus ou moins bancale et aberrante qu'on ne se préoccupe pas forcément tant que ça de gagner. Seul vrai problème, il n'est pas traduit donc soit vous parlez allemand, soit vous imprimez et collez des intitulés traduits sur les cartes (sachant que c'est juste pour avoir les noms des cartes, le reste est en icônes, mais ce serait dommage de jouer sans savoir ce qu'on fait).


Joué. Fauna. De Friedemann Friese.

Un second jeu du même auteur, mais dans un tout autre style. Fauna est un jeu de connaissances (ou, dans la famille Trivial Pursuit, sauf que non) sur les animaux. La grande force de Fauna, c'est un système très malin qui fait qu'on ne réponds pas à des questions juste ou faux, mais qu'il faut, pour chaque animal, parier sur la zone où on le trouve et certaines caractéristiques parmi : taille, poids et longueur de la queue. Et ce chacun son tour, avec plusieurs paris par animal, donc on peut tenir compte de ce que les autres ont parié (et on doit, en fait, puisqu'on ne peut pas parier exactement la même chose). On gagne ensuite des points pour les bonnes réponses et les réponses voisines. C'est un vrai bon système, qui évite de se retrouver comme un con devant des questions et qui donne une vraie dynamique d'échanges et de devinette. Accessoirement, on découvre plein d'animaux plus ou moins bizarres, ce qui fait fort plaisir aussi. Je ne dis pas que c'est d'un usage quotidien, mais dans sa catégorie, c'est un très bon jeu qui renouvelle grandement le principe.


Joué. Chocolatl. De Günther Burkhardt.

Chocolatl est un joli jeu, dont la qualité visuelle et les grands principes font nettement penser à l'Age de Pierre. Mais point de préhistoire ici, nous sommes en Amérique Centrale, avec des pyramides, des récoltes de cacao et des offrandes aux dieux. Il s'agit d'un jeu de répartition de ressources, mais on gère des cartes représentant des mises de cacao, dans six lieux différents, dans le but de récolter des points de victoire. C'est certes un peu abstrait mais le thème est assez séduisant et bien illustré pour fonctionner quand même et mettre dans l'ambiance. Reste que le jeu lui-même est un jeu de mises, avec des systèmes de mises variables permettant plus ou moins de prendre en compte les choix faits par les autres joueurs. Malgré l'apparence, c'est au final fluide et pas compliqué à assimiler, avec des stratégies différentes mais vraisemblablement équilibrées, une petite part de hasard, et, en jouant de manière répétée, une vraie attention à ce que font les autres joueurs. C'est agréable et ça fonctionne bien, même si ça n'innove pas beaucoup. Vous me direz, pour un jeu de taille moyenne, c'est déjà bien, et effectivement, sans être aussi immersif et efficace que l'Age de Pierre, c'est un bon moment.


Vu. Toy Story III. De Pixar.

Je dois bien avouer que je me demandais si Pixar réussirait à remettre le couvert pour un troisième épisode sur le thème des jouets et à garder assez de fraicheur et de renouvellement. Au final, oui. On prends les mêmes, ou presque, et on recommence, sauf que là Andy est vraiment grand et ne va plus jouer avec. C'est donc sur une base plus sombre que ça commence, et d'une manière que j'ai trouvée un peu lente (sauf la fabuleuse séquence du tout début). Mais une fois tout mis en place, ça prends de la vitesse et ça fonctionne très bien, comme les précédents. Avec même quelques moments tout à fait inattendus et loufoques (non, je ne révèlerais rien, je ne veux pas gâcher la surprise) qui m'ont vraiment vraiment beaucoup fait rire. Et une belle vraie fin, certes un peu larmoyante, mais bien bouclée et touchante. Non, vraiment, j'ai passé un très bon moment. Maintenant, ça reste plutôt ciblé enfant et beaucoup moins nouveau et marquant que Là-haut par exemple. Mais pour un troisième épisode, c'est du très bon travail dont certaines séquences sont vraiment mémorables. (J'oubliais que je l'ai vu en 3D, tiens, ben c'est dit, voilà, et ça vous dit du même coup à quel point c'est utile de le voir en 3D).