Chroniques rouges, noires et homériques.

Lu. Red Seas under Red skies. De Scott Lynch.

Après un premier tome extrèmement prenant et prometteur, j'attendais avec impatience la suite des aventures de Locke Lamora. Et je ne suis pas déçu, même si ça ne part pas tellement dans la direction que j'attendais. En fait, après un premier tome très urbain et magouille, le second reprends sur la même thématique, mais ailleurs. Avec des flashbacks, des plans astucieusement montés et passablement risqués, de bons dialogues, tout ce qui était attendu. Mais rapidement, on emprunte un détour marin, et ça devient majoritairement des histoires de pirates. Liées au reste, toujours rythmées et amusantes, mais dans un autre ton. Et il se trouve que les pirates me fascinent moins, pour le coup. N'empèche que c'est bien fait et que ça fait très plaisir de voir comment tout ça évolue, mais ça donne plus l'impression d'une parenthèse pour s'amuser que d'une vraie suite des problèmes encore en suspens. Maintenant, des détours comme ça, ça vaut quand même le coup de les lire. J'ai bien une ou deux réserves sur certains détours de scénarios mais le monde est toujours riche et surprenant, les personnages sympathiques et les aventures hautes en couleur, donc pas de quoi se plaindre, loin de là, Lynch reste un auteur à suivre.


Homère, Iliade. De Alessandro Baricco.

Barrico tente un pari inattendu et pas évident : reprendre l'Illiade, à partir d'une traduction, et la monter différement. L'objectif, atteint au demeurant, est de proposer une version resserrée, plus rythmée, plus moderne en un sens, épurée de divers détours, et débarassée des interventions et implications divines. Son honnêteté a jusqu'à laisser en italique les passages, pas si nombreux, et correspondant surtout à des transitions, qu'il a ajouté. Et si la démarche est surprenante, le résultat est très agréable et réussi , puisqu'il permet de lire l'Iliade dans une version agréable, fluide et vivante. Ayant lu l'Iliade récemment dans une version classique, je peux vous garantir que c'est bien plus agréable comme ça, et que c''est également extrêmement fidèle au texte d'origine. Bref, du beau boulot. Quant au fond, comment dire, l'Iliade, c'est quand même un texte fondateur, fort, touchant, plein de sang et de douleur, dans lequel la guerre est dure, horrible, condamnable, mais fascinante, ce qui comme le rappelle Barrico en introduction est une problématique pour le moins d'actualité et pertinente. Bref, une sorte de texte immortel, avec une nouvelle mise en forme qui mérite le détour.


Lu. The Black Ice. The Last Coyote. Trunk music. Angels Flight. De Michael Connelly.

Je vous avais récemment parlé du premier tome de cette série Harry Bosch, dans laquelle je me suis pour le coup plongé franchement. A noter que pour cause d'approvisionnement de librairie imparfait, j'ai raté temporairement le troisième tome, ce qui est dommage mais pas vital. Chaque tome correspond à une nouvelle enquète de Harry Bosch, mais aussi à des évolutions dudit Harry, dans sa vie personnelle, sentimentale et aussi un peu professionnelle. Dans les deux cas, c'est du bon boulot. D'une part, les enquètes sont fouillées, riches mais aussi réellement différentes d'une fois sur l'autre, avec des thématiques très variées et des formules originales qui ne restent pas coincées dans une logique policière à Los Angeles. D'autre part, on s'attache vite au personnage, particulièrement à partir de The Last Coyote, beaucoup plus centré sur son passé et ses errements psychologiques. N'ayant pas beaucoup l'habitude des romans policiers, je n'ai pas vraiment de point de comparaison, mais j'ai trouvé ce début de série (car il y en a encore une brassée d'autres) très agréable et prenant.


Joué. Kézako. De Claude Weber

Kézako est un petit jeu très malin et très drôle, enfin édité en français après avoir existé uniquement en allemand pendant bien longtemps. Or, ça a une certaine importance, puisque, comme pour des jeux style Pictionary, Time-s up et autres, il s'agit de faire deviner des mots. On utilise pour cela des batonnets et des jetons en verre colorés. Jusque là, rien d'inattendu, mais l'aspect génial, c'est qu'on “dessine” à deux, sans se parler ni communiquer en aucune manière. Du coup, on essaie à la fois de faire deviner aux autres joueurs, mais également de comprendre quelle logique son partenaire a adopté. Et ça donne un toutautre souffle à ce type de jeu. L'avantage également est que ça ne se joue pas en équipe et qu'on peut donc y jouer à pas tellement nombreux. Bref, un bien bon jeu dans la famille des rigolos pour communiquer et qui peuvent bien passer en soirée.


Lu. Péchés mignons 2. De Arthur de Pins.

Je vous avais parlé, lors de la sortie du premier tome, de mon gout pour le style graphique et l'humour d'Arthur de Pins. C'est toujours le cas, mais maintenant il sort un second tome. Il s'agit toujours de strips courts, avec quelques exceptions de plusieurs pages, mais tout de même, sur des thèmes de couple, d'amour, de cul et de séduction. J'aime toujours autant le graphisme tout en rondeur, et le charme attachant des personnages qui en résultent. Les histoire sont du même gabarit mais avec un peu plus de variété, notamment due au fait qu'un certain nombre des histoires sont scénarisées par d'autres (avec un e) que l'auteur. Moi, j'aime toujours autant :)