Chroniques lupines, bestiales et naturelles.


Visité. Les Loups du Gévaudan (Ste Lucie, Lozère).

Même si la Bêêête n'était vraisemblablement pas un loup, reste qu'il était présent de manière importante dans le Gévaudan et qu'il est resté lié à l'histoire de la région. Du coup, lorsqu'un éthologue spécialisé dans les loups a voulu établir un parc à loups, il a fait ça dans le coin. Et de manière très réussie. De fait, il ne s'agit pas d'un zoo : les enclos sont très grands et les loups vivent en bandes, dans des conditions raisonnablement naturelles (même si ils sont nourris et limités dans leurs déplacements). Du coup, pour les voir bien, il ne faut pas tomber en pleine canicule et il vaut mieux suivre une visite, voire, idéalement, comme ce fut le cas pour nous, être là au moment où la nourriture est distribuée. Auquel cas, oui, on les voit très bien, et il y a cinq sous-espèces, ce qui permet aussi d'observer la variété de l'espèce. Accessoirement, je vous conseille très fortement la visite guidée puisque nous l'avons faite avec un des responsables du parc et que c'était passionnant avec un discours militant mais parfaitement dosé et intelligent. Au-delà de ça, c'est franchement fascinant de se promener entre et autour des enclos et de guetter les loups. Comme les paysages sont aussi superbes, et que la terrasse du café donne sur un des enclos, c'est aussi un endroit dans lequel rester et se poser tranquillement. Donc oui, si les loups, ça vous tente, c'est bien.


Visité. Aven Armand (Lozère).

L'aven Armand, c'est grand. L'aven Armand, c'est impressionnant. Non, vraiment. Pour rappel, un aven est une grotte à laquelle on accède par le haut uniquement, par une cheminée par exemple. Bon, ici, pour les touristes, il y a un funiculaire, mais n'empèche. L'aven Armand fut donc découvert par un M. Armand, au XIXème, naturaliste amateur, et il en pleura de joie. Honnêtement, je le comprends. L'aven Armand est en effet une grotte de 70m de plafond, dans laquelle on peut faire entre Notre Dame, couverte de stalagmites extrêmement impressionnants, culminant à une trentaine de mètres. De plus, ces stalagmites sont pour la plupart en piles d'assiettes, ce qui est provoqué par la hauteur de chute des gouttes, qui explosent en rencontrant le sol. Et c'est beau, vraiment. Comme en plus, on se promène entre les stalagmites en question, on a vraiment l'impression de parcourir une forêt fantastique pétrifiée. Et l'age de la chose donne à l'ensemble un coté complètement irréel et détaché de la réalité. Une visite à faire sans hésiter si vous passez dans le coin.


Visité. Micropolis. A St Léons (Aveyron).

Micropolis est un musée des insectes, fondé notamment grâce au succès du film Microcosmos. Perdu au milieu de la campagne aveyronnaise (mais pas si loin de l'autoroute malgré tout), c'est un assez grand bâtiment, divisé en salles carrées, entouré d'un parc et d'un bâtiment secondaire servant d'accueil et restaurant. Le propos est évidemment la découvert des insectes (et du coup un tout petit peu aussi des arachnides, crustacés et myriapodes) et de toutes leurs caractéristiques. Chacune des salles, une quinzaine en tout, approche les insectes selon une thématique spécifique : biodiversité, insectes sociaux, aquatiques, relations homme-animal, jardin, nymphose, etc. La diversité des thèmes fonctionne très bien au sens qu'on a pas l'impression de voir les mêmes choses et ça renouvelle l'intérêt et l'attention (on y a passé 5 heures...), tout en apportant beaucoup d'infos, même si pour ceux qui connaissent déjà pas mal les insectes, on ne trouve rien des très approfondi. J'aurais apprécié que la partie homme-insecte soit plus approfondie et mieux structurée tant il y aurait à dire, et on peut aussi regretter que l'aspect esthétique ne soit pas mieux mis en avant et que la salle de cinéma 3D soit exploitée aussi pauvrement. Accessoirement, la scénographie, très bonne, commence à vieillir un peu, particulièrement pour tout ce qui est interactif. Malgré ces limites, c'est un lieu qui mérite vraiment le détour et dans lequel on peut facilement, comme ce fut le cas pour nous, se trouver absorbé pendant bien longtemps et avec plaisir. Et je vous conseille de profiter d'une visite, idéalement à une heure où il n'y aurait pas trop de monde.


Lu. La bête du Gévaudan. De Michel Louis.

La bêêêête : en passant des vacances dans le Gévaudan, je pouvais difficilement passer à coté. Du coup, je me suis intéressé à la chose et documenté un minimum. Et je suis bien content de ce livre, par lequel j'ai commencé, et qui me confirme tout le bien que je pensais déjà des éditions Tempus. Michel Louis propose donc tout d'abord un récit des méfaits attribués à la bête, de manière documentée et assez solide, puisqu'il se base sur les multiples documents existant déjà. Avec une centaine de victimes en trois ans, il y a de quoi quand même se pencher sur la question, et un certain nombre de points sont plus qu'intrigants, dans le mode opératoire de la bête et ses descriptions notamment. Et justement, ces nombreuses questions sont ensuite abordées et analysées, là encore de manière approfondie et en faisant appel à des spécialistes contemporains de différentes disciplines. C'est un vrai travail d'analyse et d'investigation, au final, avec des méthodes solides et explicites, et qui amène à des conclusions tout à fait intéressantes, même si je vous laisse la surprise (mais non, des loups, ce n'est pas une hypothèse qui tient la route). Un vrai bon point d'entrée dans la mythologie et l'histoire de la Bête donc, que je vous conseille si le sujet vous intéresse, et qui peut très probablement suffire à la grande majorité des gens.


Lu. La Bête du Gévaudan. De François Fabre.

Oui, beaucoup d'originalité dans les titres concernant la bêêêête, mais celui-ci a l'antériorité, d'un siècle en gros. De fait, séduit et intrigué par le livre précédent, j'ai eu envie d'y regarder de plus près avec cet ouvrage, en date de la fin du XIXème, par un des premiers historiens sérieux de la bêêêête : l'Abbé Fabre. L'intérêt est ici en premier lieu de se plonger dans les textes de l'époque et de voir de plus près les réactions et positions des différents acteurs. Etant donné les divers chasseurs et changements de position du pouvoir royal, c'est en soit amusant et intéressant. Tout autant que le fait de voir aussi un peu mieux comment fonctionnait le pays à l'époque dans les contrées éloignées de la capitale. Ensuite, c'est une lecture amusante et agréable aussi pour peu qu'on trouve du charme aux formulations et à la syntaxe du XVIIIème et XIXème, ce qui est mon cas. Enfin, dans une perspective plus érudite, les illustrations de la bête, pamphlets d'époques mais aussi compilations et études ajoutées en annexe du texte original sont lpus que bienvenues. Bref, à ne lire que si la Bêêête vous intéresse déjà, et que vous voulez aller au plus près des documents originaux.


Lu. Joueurs de nature. De Marc Pouyet.

Marc Pouyet est photographe et pratique le Land Art. Il s'agit ici de son troisième livre qui m'a particulièrement intéressé puisqu'il s'agit de réaliser des jeux de société traditionnels en Land Art. Et de les prendre en photo dans de beaux décors naturels en plus. Le résultat est vraiment très très joli et plein de bonnes idées. De l'Awélé construit en neige, au jeu du moulin en herbes et fleurs posé sur une toile d'araignée, en passant par le jeu d'échecs carottes contre poireaux ou les Dames sous-marines, non seulement on passe en revue un bon paquet des grands classiques (et moins classiques parfois aussi), mais toutes les réalisations sont vraiment très belles. C'est d'une part un livre à feuilleter avec bonheur, éventuellement même avec des plus jeunes, et d'autre part une source d'idées d'activités à faire dans la nature, avec des plus jeunes ou pas. Autant vous dire que ça m'a donné pas mal d'idées.