Chroniques sérigraphiées et balinaises du dimanche après-midi.

Lu. The drawing of the dark. De Tim Powers.

Il y a encore quelques Tim Powers que je n'ai pas lu, surtout des vieux, et surtout parce que les titres ou les résumés ne me tentaient pas. C'est typiquement le cas de celui-ci dont le titre français ne me tentait pas du tout (Les brumes d'Avalon, titre qui accessoirement spoile quand même un peu, ce qui est fort dommage), mais en anglais, en avec le résumé, si. Le mélange de base : histoire + fantastique plein de symboles sur une base historique est typique de Powers, et tant mieux. On suit donc les péripéties d'un soldat de fortune, recruté pour protéger une brasserie pendant le siège de Vienne par les armées de Suleiman. Le personnage est sympathique et on découvre avec lui les aspects fantastiques du scénario, qui m'ont beaucoup plu, étant poétiques, plein de mystères, et agréablement peu super-héroïques. L'ensemble n'est pas dépourvu d'humour non plus, loin de là. Le seul reproche que je ferais est que ça finit tout de même de manière un poil rapide. Tout est bouclé, hein, y a rien de grave, mais ça boucle vite. Ceci étant, c'est terriblement prenant et vraiment amusant, avec en sus de belles idées, donc encore du Powers que je vous conseille de lire.


Lu. Les plus beaux dimanche après-midi du monde. De Plonk et Replonk.

Si vous ne connaissez pas Plonk et Replonk, il est temps de vous y mettre. Ils sont suisses et réalisent des bidules, principalement des collages, adaptations, légendages et autres recyclages de cartes postales anciennes, dans un pur esprit absurde, surréaliste et irrésistiblement drole. Allez donc voir leur site pour vous faire une idée : http://www.plonkreplonk.ch/ (et au passage, jetez un oeil au blog de Helvetus IV, roi de suisse : http://zebrablog.net/helvetus/index.php/). Bref, j'aime beaucoup leur humour décalé et toujours surprenant, et il se trouve qu'on m'a offert, ô bonheur, leur premier album. Et c'est splendide. On y découvre les petits métiers d'antan, dont la peigneuse de girafe et la berceuse de marmottes, mais aussi les belles parties de tir au flan, et tant d'autres activités inénarrables. L'aspect visuel surranné et plein de détails bidonnants étant essentiel, je ne peux que vous renvoyer aux liens ci-dessus, c'est à ne pas rater.


Lu. Le Dictionnaire. De Topor.

Toujours aussi fan de Topor, j'ai aussi eu comme très beau cadeau ce splendide dictionnaire. Il s'agit d'une compilation, ordonné alphabétiquement, de toutes les choses extrêmement diverses qu'a pu réaliser Topor donc. Etant donné la diversité impressionnante : photos, films, animation, peinture, texte, illustration, etc, le format dictionnaire est un bon moyen de découvrir le tout. De fait, la plupart des autres ouvrages que je connais se concentrent sur un support ou un période (ce qui donne déjà du grain à moudre, notez), mais ne donnent pas un panorama aussi large. Du coup, c'est un peu le bonheur de pouvoir faire un tour complet, quand bien même il est parfois frustrant de n'avoir que quelques éléments de chaque style/projet/période. Bref, c'est essentiel pour qui veut découvrir l'ampleur des talents de Topor. Car, oui, je n'en ai que peu parlé, mais sur le fonds, tout ça est plein de son génie habituel.


Lu. Manuel de sérigraphie. De elshopo.

Encore un cadeau (oui, j'ai été gaté :), et une idée que je n'aurais pas eu moi-même. Des militants de la sérigraphie proposent ici un mini-guide de ce que c'est et comment qu'on en fait chez soi. Et ben, d'une part le principe me plait énormément, d'autre part, c'est finalement assez facile à mettre en place. Assez facile, comme dans il y a quand même un peu de bricolage, mais pas beaucoup d'achats de produits spécifiques. Comme j'aime bien le rendu de la sérigraphie, je vous en donnerais plus de nouvelles quand j'aurais essayé. Mais si le principe vous tente, c'est un petit guide très sympa et très clair.


Vu. Danses et masques de Bali, aux Nuits de Fourvière.

J'étais complètement novice en musique balinaise, je ne savais pas ce qu'était un gamelan par exemple, mais j'ai eu l'occasion de voir ce superbe spectacle. Il s'agit du Ramayana (l'épopée du prince Rama, celle avec Hanuman, le singe volant) en version courte (parce que en version longue, on se rapproche du Mahabharata) donc l'histoire ne m'était pas complètement inconnue. Au total, il doit bien y avoir une cinquantaine de personnes sur scène : une bonne majorité pour la musique, car le gamelan est une instrument étrange qui se joue à beaucoup (c'est une collection de percussions métalliques montées sur des tablettes et autres supports) ; un nombre variables en costumes très élaborés pour le jeu d'acteur ; et un conteur, que les organisateurs avaient eu la bonne idée de sous-titrer au dessus de la scène (et ça, ça change tout, parce qu'on comprends ce qu'il se passe (accessoirement, la traduction était d'excellente qualité et pleine d'humour)). Et l'ensemble est absolument enchanteur. Autant je n'écouterais sans doute pas du gamelan à longueur de journées, autant c'est hyper prenant et ça donne une superbe ambiance dans ce cadre-là. Quant aux costumes et aux masques, vraiment, c'est splendide, chargé mais splendide. Et tout ça fonctionne parfaitement ensemble, pendant deux heures de dépaysement total et d'émerveillement. Si, donc, vous avez l'occasion de voir un spectacle de ce genre, il ne faut pas hésiter.


Joué. Möllky.

Le Möllky, c'est de la pétanque finlandaise. Du coup, c'est plutôt style bucheron : on lance un rondin sur d'autres rondins. Jusque là, ça ressemble un peu à de la pétanque, si ce n'est que le décompte des points en fait un jeu très tactique et plein de suspense. Les rondins sont numérotés de 1 à 12, et on marque soit autant de points que le nombre de rondins renversés si on en renverse plusieurs, soit le chiffre inscrit sur le rondin si on en renverse qu'un. Comme les rondins sont relevés à l'endroit où ils ont roulé, la configuration de la partie évolue en permanence, en partie selon les choix tactiques de joueurs. Et comme il faut faire pile cinquante points, ça demande une certaine finesse et ça donne des fins de partie haletantes. Bref, une excellente alternative à la pétanque, accessible, originale et amusante. De plus, vous pouvez le fabriquer vous-même, c'est pas très compliqué (mais vous pouvez aussi vous en procurer un tout beau réalisé par un lyonnais : http://www.ek-chuah.fr/).