Chroniques légendaires, écossaises et romaines.

Lu. Hunters of Dune. De Brian Herbert et Kevin Anderson.

Hunters of Dune est le huitième tome de Dune, officiellement, écrit par le fils et son collègue, sur la base de notes supposément détaillées de Frank Herbert. Il reprend donc après Chapterhouse (La maison des mères). Vous vous souviendrez peut-être que j'avais abandonné les préquelles, écrites par le même duo, parce que c'était vraiment trop mauvais. Vous imaginez donc les appréhensions que je pouvais avoir. Et pour tout dire, c'est moins pire que ce que je craignais. Soyons honnêtes, c'est pas bon. Si on compare à l'original, c'est même lourdement décevant : gros manque de finesse des personnages, notamment dans les dialogues et les plans, à court ou long terme, scénario qui n'avance pas et débouche pour l'instant sur pas grand chose. Oui, parce qu'il y en aura un suivant pour conclure. Bon, je vous dis un mot du scénario, vous êtes prévenus, ça va spoiler : les grands vilains annoncés se rapprochent, et, à la surprise de tout le monde, ce sont les machines issues des préquelles du duo d'auteur (et qui m'ont l'air bien sans intérêt en termes de profondeur de personnages), et en réponse, les gentils crééent des gholas de tous les personnages majeurs de la série. Du coup, on passe tout le tome à attendre qu'ils grandissent, et les optimistes se diront que du coup, le scénario sera dans le tome suivant. J'en doute. Enfin, si vous êtes fan, vous lirez et vous vous ferez votre idée, moi ça me désespère que la finesse et la profondeur des personnages de la série d'origine aient à ce point disparues corps et biens.


Lu. I am Legend. De Richard Matheson.

Je commence par vous dire un mot de l'édition, parce que c'est ce qui m'a attiré. Gollancz réédite de grands classiques de la SF et du fantastique sous un format de paperback à belle couverture en carton brut et aux coins arrondis. Et c'est vraiment joli. Accessoirement, leur sélection est vraiment bien. Mais bref, ça m'a donc permis de découvrir un classique que je ne connaissais pas. Robert Neville, le personnage principal, est peut-être le dernier humain dans un monde peuplé de vampires. C'est tout au moins ce qu'il semble, et surtout ce qui lui semble. C'est un cauchemar paranoïaque dans lequel on s'engage, centré sur un personnage normal justement, et qui ne virera pas à l'épopée de sauvetage du monde. Plus que de la SF, l'ambiance est proche de l'horreur, pas celle avec du sang qui gicle partout, celle où les personnages deviennent fous à être trop seuls, trop assaillis. Ce n'est pas un roman long mais c'est un roman qui a de l'impact, qui est écrit avec talent et où la fin, sans être absolument surprenante, est vraiment marquante et astucieuse. Bref, ce n'est pas un classique pour rien, qui mérite très largement le peu de temps qu'il faut pour le lire.


Vu. Le dernier Roi d'Ecosse. De Kevin Mc Donald.

Le dernier Roi d'Ecosse est un film dur. Dépaysant, réaliste et dur. L'histoire se déroule, contrairement à ce que laisserait penser le titre, en Ouganda, et suit les pas d'un jeune docteur écossais échoué à moitié par hasard dans le pays pour faire de l'humanitaire. Nicolas Garrigan, le docteur en question, n'a qu'une motivation moyenne pour sa mission humanitaire, et se trouve embarqué rapidement par Amin Dada en tant que médecin personnel, qui aime beaucoup l'écosse, autre peuple en rébellion contre la couronne britannique. Il découvre du coup de l'intérieur, et nous aussi, le quotidien et la personnalité du dictateur. Et autant il peut être charmant, autant il peut être monstrueux, complexité remarquablement campée par Forrest Whitaker, qui fait finalement la majorité du film. Rapidement, tout se complique, et Amin Dada est de plus en plus imprévisible, de moins en moins aveuglément favorable et sympathique avec le jeune médecin. Et là, ça devient dur, sérieusement. Ce n'en est que pire quand on sait que tout cela est très directement tiré de faits réels, mais c'en est d'autant plus intéressant. Un beau film donc, mais pas pour rigoler, qui pose aussi question sur la politique africaine des grands pays occidentaux et les dictateurs qu'ils ont installé ou laissé s'installer.


Lu. Histoire de la Rome Antique. De Laurent Jerphagnon.

Il est difficile de trouver des bouquins d'histoire synthétiques et agréables à lire pour le novices, d'autant plus lorsqu'il s'agit des plus de dix siècles de la Rome Antique, mais avec Histoire de la Rome Antique, c'est superbement réussi. Laurent Jerphagnon n'est pas historien de formation, ce qui lui évite sans doute le coté spécialisé outre mesure, mais il est très au point, en particulier sur les aspects sociaux et philosophique. Il brosse donc, dans un langage détendu et souvent drole, le portrait de cette civilisation impressionnante, en s'attachant à l'évolution des mentalités, religieuses, sociales et philosophiques, autant qu'aux bouleversements politiques et aux grandes batailles. Du coup, on saisit à quel point le mythe d'une seule Rome est faux, tant tout change au fil des siècles. C'est un livre qui m'a passionné, et qui permet d'aborder une époque incroyablement riche et mouvementée de manière détendue et agréable. Ca donne franchement envie de se plonger plus en détail dans certaines des époques, notamment la fin de l'empire, plus chaotique que tous les soap-opéras du monde, ou le règne de certains empereurs. A noter, l'auteur prends le temps et le recul, notamment sur la base de travaux récents, de réhabiliter de nombreux empereurs parmi les plus médiatiques (Tibère, Caligula, Claude, Commode), parfois très largement, parfois seulement en replaçant leurs moments les plus frappants dans les mentalités et symboliques de l'époque (parce que certains sont quand même vraiment arrachés). Bref, c'est une très bonne porte d'entrée synthétique, pour ceux, comme moi, que ça intéresse, mais qui ne savait pas par quel bout prendre tout ça.


Revu. Rome, saison I.

Bon, puisque je suis dans le thème, et que je viens d'acheter le coffret de la première saison, je vous redis deux mots sur Rome. Rome est une série absolument exceptionnelle, de qualité d'écriture, de mise en scène, de décors, d'acteurs, de tout. Elle reprends, en douze épisode d'une densité impressionnante, les six ans séparant le retour de Gaule de César et sa mort. S'y mèlent aussi bien les grands de ce monde, qui président à ses destinées, que la vie de gens du commun, brossant un tableau complet et vivant de ce premier siècle avant JC. Bref, c'est une série splendide, et le coffret de la saison est en vrai bois, sobre et classe, avec un DVD de bonus pas inutile. Il est plus que temps que vous découvriez.


Joué. Shogun. De Dirk Henn.

Shogun est un plutôt gros jeu. En fait, c'est trompeur, il a tout d'un gros jeu : gestion et planification, gros et beau matériel, mais il se joue vite et est rapide à assimiler. Une sorte d'exploit, en somme. De manière un peu plus précise, il s'agit d'un jeu de conquête dans le cadre du japon historique (au moment de l'instauration du shogunat). Des provinces avec des cartes, comme au Risk, la gestion des revenus, des armées, rien d'à priori surprenant. En fait, chacun des aspects du jeu dispose de son petit mécanisme malin, et surtout, amusant. Le plus visuel est la résolution des combats, où l'on jette une poignée de cubes de couleur dans une tour pleine de recoins, sans trop savoir ce qui va retomber (et c'est bien ça qui compte). Le plus malin est la planification des ordres, puisque les dix actions de chaque joueur doivent être fixées en début de tour. Le plus taquin est la gestion des révoltes paysannes qu'impots et manques de riz provoquent régulièrement. Bref, Shogun arrive à être un jeu drôle mais avec une vraie profondeur. Ca se joue en deux heures, si vous ne bloquez pas trop sur la planification des tours d'action, et c'est un vrai bonheur.

Pour les connaisseurs, il s'agit effectivement de Wallenstein avec un nouveau thème.


Re-Joué. Isis et Osiris. De Michael Schacht.

Sans m'attarder, deux mots rapides sur un petit jeu qui mérite d'entrer dans les classiques que j'ai racheté il y a peu. Isis et Osiris se joue à deux joueurs mais aussi bien, ce qui n'est pas si courant, à trois ou quatre. Il s'agit d'un mélange entre le mémory et un jeu de placement tactique simple. Chacun son tour place sur un damier, soit des tuiles valant un certain nombre de points (de -4 à +4), mais face cachée, soit un pion lui appartenant. En fin de partie, chaque pion vaut la somme des tuiles adjacentes. Du coup, on essaie de se rappeler ou sont les tuiles intéressantes et les tuiles maudites, tout en plaçant de quoi bloquer l'advseraire. C'est donc tout simple mais fort malin si vous aimez les jeux de mémoire mais pas que. Accessoirement, ça se joue du coup bien avec des plus petits, dès qu'ils maîtrisent le mémory :)